Née à la campagne et profondément amoureuse de la nature, c’est sur des sentiers de randonnée, au bord de l’eau ou à l'affût des animaux sauvages que je passe l’essentiel de mon temps libre. Une envie intense de me sentir proche de la nature m’incite donc à trouver des loisirs qui me le permettent. Un matin, je découvre une animation “soirée pêche féminine” à St-Rome-de-Tarn. L’occasion rêvée de partager une soirée conviviale entre filles, les pieds dans l’eau et au cœur des paysages verdoyants des Gorges des Raspes. Ni une, ni deux, je m’inscris et trépigne déjà d’impatience.
Passionnées et débutantes
Voilà le moment de la rencontre. Nous sommes une dizaine. Certaines ont déjà manié une canne à pêche, d’autres jamais, certaines viennent du village voisin, d’autres de la capitale… Bref, la soirée promet de jolies rencontres autour de ce loisir. Nous apprenons d’abord à nous connaître entre pratiquantes mais nous sommes aussi ravies de faire la rencontre des animateurs venus de la fédération de pêche de l’Aveyron. Parmi eux, une certaine Lenka, éperdument passionnée par la pêche à la truite. Son truc à elle, la pêche au Toc à la Nymphe.
La pêche au Toc à la Nymphe, qu’es aquo ?
Il s’agit d’une des nombreuses techniques de pêche pratiquées en rivière. Liée à l’équipement utilisé : des “nymphes” (petits appâts constitués d’un hameçon et d’une sorte de petite pampille venant imiter l’insecte au stade larvaire) et aux sensations lors de cette pêche sans moulinet ni bouchon qui permet de ressentir la touche jusque dans ses mains...
“Sapées comme jamais”
Arrivées au bord de l’eau, casquette sur la tête, gilet de sauvetage sur le dos et chaussures d’eau pour les plus prévoyantes si non waders ou cuissardes pour les autres, c’est sous quelques éclats de rires que chacune se découvre dans cette nouvelle tenue, telle une pro, prête à capturer les poissons de la rivière !
Nous reprenons notre sérieux et nous asseyons en ronde curieuses d’écouter les animateurs nous parler de la vie passionnante de la rivière, du comportement de ses habitants, du montage d’une canne, de la technique que nous allons apprendre et des potentiels poissons que nous pourrions attraper.
Un peu de réglementation
La pêche à la truite est autorisée de mi-mars à mi-septembre et le prélèvement n’est possible que pour les individus de 20 cm minimum en 1ère catégorie (23 cm en 2nde catégorie : Tarn). En 1ère catégorie la pêche à l’asticot est interdite.
Le luxe d’être accompagnées
La canne à la main, nous voilà les pieds dans l’eau en direction d’un spot qui semblerait propice. Un creux d’eau où le courant est plus vif. Là, derrière un petit rocher, une truite pourrait bien se cacher attendant qu’un insecte lui passe sous le nez. Les premiers lancers sont plus ou moins maladroits mais les animateurs gardent un œil sur nos lignes qui pourraient bien finir par s'emmêler… “Tout bon pêcheur fait parfois des nœuds dans sa ligne” nous révèle Alexian, animateur. Nous voilà rassurées ! (Non pas que ça nous soit arrivé… enfin si peut-être, bref on n’en dira pas plus...)
Le confort de ces moments réside aussi dans cela, on n’a plus qu’à pêcher. La canne est prête, le lieu déterminé, les animateurs sont là en cas de petit soucis et le poisson est au rendez-vous. Que demander de mieux !?
Toute l’année la Fédération de Pêche de l’Aveyron et son école organisent des animations, stages et sorties pour les enfants, pour les jeunes mais aussi pour les femmes notamment. Rencontrez également des guides de pêche pour partager vos sensations ou l’Association des Petits Pêcheurs de la Muse et des Raspes pour les pêcheurs en herbe.
Premières sensations
D’ailleurs le voici le moment où je lance ma ligne. Concentrée, je tiens mon fil de ma main gauche, la canne dans ma main droite contre mon avant bras et les yeux rivés sur mon guide fil qui dérive naturellement grâce au courant. Soudain, je sens mon fil se tendre et un frémissement dans le bras qui tient la canne. L’excitation monte. Je ramène le fil vers moi, aperçoit une silhouette briller, elle essaie tant bien que mal de s'échapper. Je lève mon bout de ligne et aperçoit ma première prise. Un chevesne d’une quinzaine de centimètres. Son corps argenté brille grâce au soleil. Le sourire aux lèvres, fière de cette première prise et félicitée par mes camarades, je saisie ce joli spécimen et apprécie ce moment attendrissant où je réalise la beauté de la nature. L’animateur m’aide à le libérer et m’offre le plaisir de le relâcher aussitôt.
Une richesse halieutique incontestable !
Dans la rivière Tarn il est possible de trouver de nombreux poissons. Truites, chevesnes, barbeaux, vandoises et même vairons profitent de ce superbe lieu. Du côté du lac de Pinet, carpes, sandres, brochets, ablettes, perches et silures peuplent principalement le Tarn. Sur les rives, des loutres et castors sont parfois aperçus, restez attentifs !
Une jolie surprise !
La soirée se poursuit, les lancers sont de plus en plus sûrs et nous nous familiarisons avec cette technique. Les prises s'enchaînent, pas de truite pour ce soir, l’eau est trop chaude à cette saison. Tout à coup, une de nos camarade nous interpelle par un cri de surprise. Pensant dans un premier temps avoir accroché un rocher au fond de la rivière, la voilà étonnée de sentir son fil se tendre et bouger dans tous les sens. Elle s’écrie haut et fort “j’ai attrapé quelque chose !” Nous nous retournons toutes, fixant le bout de sa ligne, les animateurs accourent vers elle et nous commençons à apercevoir quelques reflets argentés dans l’eau agitée par les mouvements du poisson qui fait plier le bout de sa canne.
Trop tard, voilà qu’il casse le bout de sa ligne et file se cacher de nouveau dans ces eaux émeraudes. Mais selon Lenka et Alexian, aucun doute, il s’agit d’un barbeau ! Fière de cette prise, c’est arborant un grand sourire et pleine d'enthousiasme que nous regagnons tous la rive pour débriefer sur cette première soirée riche en découvertes, émotions et sensations.
Barbeau fluviatile (commun) ou méridional ?
Ils ne sont pas tous les deux présents sur la rivière Tarn. Dans cette rivière, il y a beaucoup de barbeaux fluviatiles qui peuvent d'ailleurs devenir assez gros ! En revanche la rivière Tarn n'abrite pas de barbeau méridional qui se trouve parfois dans certains de ses affluents. Cette espèce est considérée comme une espèce protégée au niveau National et d'intérêt communautaire sur ce site classé Natura 2000.
Ce n’est qu’un au revoir
Dans la rougeur du soleil couchant, nous regagnons lentement nos voitures en nous taquinant sur nos exploits et nos petits ratés de débutantes en se donnant rendez-vous la semaine suivante. Certaines ne seront plus là, mais celles qui le peuvent reviendront à coup sûr !
La pêche féminine semble donc avoir un bel avenir, en tout cas, moi, je prends la carte de pêche et rêve d’un jour rencontrer cette fameuse truite fario !
Animations pêche au féminin, tous les étés. Organisé par l'école de pêche de la Fédération Départementale pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique.
Crédits photos : ©E.GILHODES_OTMuseRaspes
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