Un repas dans les Raspes ça ressemble à quoi ? D’abord des exclamations occitanes qui déclenchent embrassades et sourires. Ensuite, les sujets de conversation s'enchaînent ne laissant place à quelconque blanc… Prendre des nouvelles de la famille, parler de la météo qui a fait sortir les champignons, se raconter les dernières parties de pêche et cueillir les nouvelles du village. Bref, les discussions vont bon train !
Puis les choses sérieuses attaquent enfin… La tomme d’Ambias, finement tranchée, trône au milieu de la table à côté du pain frais confectionné de A à Z à la ferme de Roquecanude, à seulement quelques kilomètres de là. Dans ces instants de partage, la Charcuterie du Viala est souvent, elle aussi, de la partie… L’odeur du célèbre saucisson sec de coche qui vient chatouiller mes narines, est comme une madeleine de Proust dont je ne peux me passer à l’heure où l’apéritif rassemble !
Alors que le clan des gourmets bavards s’affaire en cuisine pour déboucher la délicate bouteille de vin rouge du domaine Bertau, vérifier la cuisson de la dinde et des pommes de terre sautées, les discussions se poursuivent dans le salon. Cédric Trémolières nous a apporté ces subtiles bières de la Muze, alors que les amoureux de boissons anisées débriefent du goût intense de ce “petit jaune” né en Sud Aveyron.
Cling cling cling ! “À taula !” S’écrie Mamé, en tapotant son Laguiole sur le verre.
Il est temps de prendre place autour de l’immense table en châtaignier brut décorée pour l’occasion avec quelques branches de houx et pommes de pins fraîchement récoltées. Les bouteilles des “deux oliviers” ponctuent la tablée et Chloé se lève pour seconder Mamé qui fait le service. J'aperçois les traditionnelles assiettes de canard de la ferme des Axous… Un toast, une part de foie gras et quelques cœurs farcis de ce met posés sur un lit de salade verte. Une valeur sûre !
Les assiettes terminées et propres comme des sous neufs, je me lève rejoindre la cuisinière qui attire l’attention des convives dès l’ouverture du four. Les effluves de la traditionnelle dinde de la Castanhal ne laissent personne indifférent. Cette année, fourrée aux marrons de l’exploitation, la sublime volaille dorée à souhait, nous séduira par son moelleux une fois en bouche.
C’est souvent à ce moment-là du repas que mon oncle Alain pousse la chansonnette… Passionné de terroir, la langue occitane l’anime au quotidien ! Pas un seul repas sans entendre le son de sa voix grave nous conter les balades occitanes qui réveillent en nous quelque chose de profond… Ce timbre si particulier et chaleureux se retrouve souvent rejoint par la tablée qui célèbre en chœur l’histoire de "notre pays” à travers ces chants intenses.
Après cet intermède puissant, le dessert arrive ! Loin des incontournables gâteaux à la broche, fouaces, flaunes et autres desserts traditionnels aveyronnais, c’est le “Délice des Raspes” qui rejoint nos assiettes. Cette spécialité de la boulangerie de St-Rome-de-Tarn est, elle aussi, chargée d’histoire. Amandes, noix, châtaignes... Toutes les cultures emblématiques de nos villages rassemblées en un gâteau moelleux et savoureux !
Et tout comme le cognac en Charente, un repas aveyronnais se termine rarement sans une lichette d’eau de vie. Coing, framboise, orange, mirabelle, etc. à chacun sa préférée. Difficile de résister à l’envie de tremper ses lèvres dans l’un de ces spiritueux façonnés au cœur de la Vallée de la Muse. Depuis la récolte des fruits jusqu’à la distillation, La Muse du Verger confectionne avec passion ces breuvages qui viennent parfaire nos repas.
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