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Photo du rédacteurEmeline

André Debru, entre artisan et artiste

Dernière mise à jour : 11 mai 2022

“Selon les artisans je suis un artiste, selon les artistes je suis loin d’en être un.”


En passant par le calme village des Costes Gozon, impossible de ne pas être surpris par diverses créatures qui peuplent le paysage. Enfant du pays, André Debru a installé son atelier à l’entrée du village. Succédant à son grand-père et son père, il a dès son plus jeune âge appris à aimer le fer. C’est d’ailleurs grâce à ce matériau qu’il a donné vie à ses personnages de BD préférés. Et c’est avec une fierté retenue qu’il nous dévoile ces figurines de Tintin et Obélix qu’il a créées à ses débuts, lorsqu’il quitte l’école, à l’âge de 13 ans, pour se consacrer à l'artisanat.

“Je ne suis pas pris au sérieux quand je fais ça, je suis là pour faire des réparations et c’est tout.”

Mais cet homme, ordinaire, comme il a coutume de le dire, reste pudique sur cette vie et son art qui est loin de cet “ordinaire”. Artiste dans l’âme, il reste profondément persuadé n’être qu’un artisan qui se plie aux demandes de réparations et de créations mobilières ou autre qui vont “meubler le paysage”. “J’aime me sentir utile. Le côté humain est plus fort que tout. Je suis parfois amené à faire des choses qui ne me plaisent pas mais je veux faire plaisir.” Ce passé de forgeron qu’il perpétue avec le même soin et les mêmes outils depuis toutes ces années, est à la fois une passion qui l’anime au quotidien et une inquiétude pour l’avenir. “Je ne suis pas arrivé au bout de ce que je voulais faire avec le fer”. Les commandes de particuliers ou entités publiques affluent et cet homme qui ne souhaite décevoir personne, redouble d’efforts pour combler chacune d’elles, préférant refouler ses envies profondes de création.

Viscéralement attaché à cette passion, André ne se voit pas fermer les portes de son atelier quoiqu’il lui arrive. N’ayant pas de descendance directe et n’ayant pas encore trouvé aussi passionné que lui, c’est morose qu’il “n’ose même pas imaginer ce qu’il va se passer après…” Mais cet homme, pour qui “le rêve est toujours mieux que la réalité”, n’a pas fini de faire rêver les passants qui croiseront le chemin de ces brebis, personnages ou même éléphants et girafes sculptés avec du fer brut ou forgé par les mains tendres et robustes de cet homme. “J’aime donner une vie éternelle à des objets voués à être jetés et laisser la rouille et le temps s'ancrer pour sublimer mes réalisations.”


 

Forge André Debru, 12400 Les Costes-Gozon

Crédits photo : ©GILHODES.E-OT-Muse-Raspes

 
 
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